Salafin atteint des sommets en bourse, entre autres grâce à sa fusion avec Taslif
Salafin atteint des sommets en bourse, entre autres grâce à sa fusion avec Taslif

En bourse, le titre Salafin a bel et bien tiré profit du rapprochement stratégique en cours de finalisation avec Taslif. Toutefois, d’autres facteurs ont également joué un rôle dans l’appréciation de la valeur Salafin. Détails.

Depuis l’annonce, le 26 janvier, de la fusion-absorption de Taslif (filiale de Saham Assurance) par Salafin (filiale du groupe BMCE BoA), cette dernière a vu son cours s’apprécier d’à peu près 11% en l’espace de cinq mois, pour un atteindre un pic de 1.100,00 DH le 13 juin 2018.

 

Evolution du cours de Salafin (1 an)

SALAFIN Cours 1an

Source: LeBoursier

 

La volumétrie des échanges est toutefois restée moyenne : seulement 60.649 actions ont changé de mains durant la période analysée. Ceci s’explique par la légère illiquidité du titre. Après avoir atteint son plus haut historique, le titre Salafin a hésité pendant quelques séances avant d’emprunter un trend haussier pour se situer à un cours de 1.065,00 DH à la clôture de la séance du 5 septembre de l’année en cours.

 

Evolution du cours de Salafin (1 mois)

SALAFIN Cours 1mois

 

Ce deuxième rebond est survenu après à la publication de deux avis de fusion-absorption, annonçant que l'opération a été actée. La réalisation définitive de l’opération reste soumise, notamment, à l’obtention des autorisations requises à cet effet, à savoir l’agrément de Bank Al-Maghrib et le visa de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux.

>> Lire aussi : La fusion entre Salafin et Taslif est actée

Contacté par LeBoursier, Bachir Tazi, Directeur de CFG Bank Capital Markets, confirme que la hausse du titre Salafin est liée au rapprochement stratégique avec Taslif, mais pas uniquement. En effet, "l’appréciation du titre Salafin a commencé bien avant l’annonce de la fusion-absorption avec Taslif", souligne notre source. Cette opération a cependant accentué la hausse du titre. Il explique qu’avant 2017, "il y avait un Mispricing sur la valeur Salafin, c’est-à-dire que les investisseurs ne la valorisaient pas à sa juste valeur. Cela s’explique par le fait qu’il s’agit d’un titre peu liquide, avec une capitalisation boursière réduire et, en même temps, il y avait d’autres valeurs qui étaient plus intéressantes".

 

Evolution du cours de Salafin (5 ans)

SALAFIN Cours 5ans

 

Selon notre source, le titre Salafin a connu un trend haussier en 2017, lié à plusieurs facteurs :

> Le marché boursier global avait emprunté une tendance haussière ;

> Au-delà du fait qu'il s’agit d’une entreprise très bien gérée, qui présente de bons fondamentaux, et qui est sur une industrie solide ; c’est une valeur qui offrait un bon rendement de dividendes comparé à la moyenne du marché ; et

> Dans un contexte de baisse des taux, les investisseurs ont tendance à privilégier les bons rendements.

Notons que Salafin est classée parmis les dix meilleurs taux de distribution des bénéfices de la cote au titre de l'exercice 2017 avec un payout de 99,91%, au moment où la moyenne du marché oscillait autour de 68%.

Ainsi, "la fusion entre Salafin et Taslif a ajouté à ce contexte un élément positif", commente M. Tazi en confirmant que cette opération est bien accueillie par le marché vu que "Salafin va consolider ses parts de marché".

En effet, à fin 2017, Salafin détenait une part de marché de 8,2%. Taslif, quant à elle, s’accaparait une part de marché de 2,8%. L’ensemble détiendra désormais une part de marché de 11%.

Quid de Taslif ?

Le titre Taslif n’a pas connu le même sort que Salafin en termes de hausse. "C’est tout à fait normal", commente Bachir Tazi en expliquant qu’ "il s’agit d’une valeur encore plus illiquide que Salafin, spécialement puisqu’elle a un petit flottant". Le flottant en bourse de Taslif est de 8,27%. En face, le flottant de Salafin dépasse 17%. De plus, "le marché n’aurait pas intérêt à acheter une valeur qui sera absorbée [Taslif, ndlr], surtout quand le prix de la fusion-absorption correspond au prix du marché", conclut M. Tazi.